Ce nouveau débat m'interpelle et me réveille...
Ce nouveau débat m'interpelle et me réveille... 1965, Premier regard sur Paris.. Première colère..Premier poème Un jour d'hiver debout sur la plate forme de l'autobus qui m'amenait à la Madeleine, mon regard a été attiré par un homme, un africain, qui balayait le caniveau rue Royale.... Les maudits C'est vous les maudits de la vie Descendants des Congos, des Zoulous Oubliés du progrès, exclus de la vie. Les sans maman, les sans papa, Les sangs mélés, les gros bras, Les exilés des horizons d'en bas. Vous êtes les maudits. C'est vous les maudits de la vie Vous qui restez noir jusqu'en terre d'hiver Tête baissée et yeux hagards, Un balai d'osier sous le bras, Avec au poignet les menottes D'une culture inconnue. Vous êtes les maudits. C'est vous les maudits de la vie Vous qui vivez la neige au cœur Dans les coins sombres des villes de lumières Une boule de lave vous dévore l'intérieur Quand vous attendez en silence Un peu d'eau, une maigre pitance. Vous êtes les maudits. C'est vous les maudits de la vie Vous qu'on montre du doigt Parce que vous ne pouvez rien dire. Vos grimaces sont des sourires Vous êtes les porteurs de croix Des bonnes consciences qui vous regardent Vider des poubelles à Paris. Gilbert JEAN-MARIE-FLORE